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espaces du quotidien
 
 

Le rapport intérieur / extérieur dans l'espace du quotidien de la peinture de genre
avec les peintures de Elinga et Hopper

Comparaison de deux oeuvres anachroniques mais au propos similaire. 

Pieter Janssens ELINGA

Femme lisant 75,5x63,5cm
Munich, Alte Pinakothek

HOPPER Edward

Chambre à Brooklin
1932. Boston, MFA

 
 

Une femme seule dans une pièce éclairée par un rayon lumineux est assise devant des fenêtres donnant sur un extérieur esquissé.

La lumière qui envahit la pièce accentue la solitude et désigne un point immobile, une attente ou au contraire un moment de repos, sans aucune destination sinon l'éternité. Ce lieu clos, repoussant le monde extérieur derrière des fenêtres fermées, incite à la rêverie. La tranquillité de la pièce est matérialisée par la composition des objets simplement disposés, sans désordre apparent. Ces volumes n'expriment rien d'autre que la sérénité.

Dans les deux tableaux, nous retrouvons l'espace d'une pièce vue de biais et de son encoignure. Cette perspective renforce, telle la proue d'un navire, le cheminement de l'esprit dans la matière et invite notre regard à entrer et à traverser la pièce.
Les fenêtres représentent le monde extérieur dominé, elles sont là pour nous en protéger. Qui n'est pas resté immobile devant une fenêtre, les yeux vers la lumière infinie et l'esprit vagabond ?
Enfin, ces femmes nous tournent le dos absorbées par leur monde psychologique que l'on ne peut que deviner car l'expression de leurs visages nous reste cachée. Et pourtant elles sont le centre d'intérêt du tableau car, certainement, elles nous renvoient à nous-même, à notre propre solitude et à la manière dont nous l'intégrons dans le monde.

"Mais dans ces rayons de lumière crue et forte, il y a une présence, comme une réponse à cette solitude des personnages, comme une écoute, un murmure, un espoir..." (Renée)
Histoires de fenêtres
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