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Toute la poésie du quotidien dans cette peinture qui est comme au théâtre, la description d'un événement suspendu pour la contemplation. |
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Une Interprétation Que
voit-on dans cet environnement féminin, maternelle, calme et enveloppant
? La maîtresse de maison tient une lettre précautionneusement du bout des doigts, en l'inclinant vers la lumière solaire comme si ce billet ne faisait pas encore partie des objets complètement admis à son nouvel univers. La servante tient aussi un morceau de ce courrier, du bout des doigts, tandis que le chien essaie de renifler peut-être quelques nouvelles odeurs. Dans le tableau, la servante n'est pas une esclave. Au lieu de se précipiter pour ramasser le dé à coudre qui traînent sur le sol elle participe complètement à l'événement, elle est complice et confidente : des liens s'établissent étroitement, une alliance se crée au regard de l'autre monde, celui que les hommes affrontent. Relation/extérieur Évidemment, ce n'est qu'une interprétation mais de nombreuses scènes d'intérieur respirent d'une même ambiance: Ce sont des univers presque clos. Quelques ouvertures, quelques échappatoires tels que porte, fenêtre, miroir qui ne sont là que pour mieux montrer le passage qui sépare les deux mondes. La lumière qui vient de l'extérieur est filtrée par des fenêtres à meneaux de plomb et finalement il n'y a qu'une chose qui rentre librement dans ces pièces: c'est notre regard! Reste à trouver le sens de la scène représentée où chaque objet, chaque personne représentent le symbole d'une habitude culturelle de l'époque et que, de surcroît relate une histoire intime et sans parole. Il y a au fond du sujet peint, sans fard ni couronne, sans grandes uvres ni éclats et en toute simplicité journalière, une foi inaliénable et personnelle en la vie spirituelle. Cette idéologie n'est pas sans rappeler un certain calvinisme, une certaine réforme. Enlevez tout le superflu, il en restera l'essentiel! Il est peut-être osé de comparer ces scènes d'intérieur à un endroit de culte, mais dans de nombreuses toiles de ce genre les gens ont vraiment l'air heureux, nous apportant un peu de morale et sollicitant en nous un recueillement contemplatif. Une simple demeure où l'on peut avoir la foi, méditer ou aimer à l'abri. S'il en était ainsi, le rapport intérieur/extérieur serait très évident: la paix, l'amour et le réconfort contre l'inconnu et la barbarie de la vie avec ses guerres et toutes ses misères.
La scène est représentée
dans un coin d'une pièce, c'est le fragment d'un cube délimitant
un espace intérieur. La perspective, cubique et angulaire, se réfère
à la perspective traditionnelle héritée de la Renaissance
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